Des aveux insolites qui vous feront frémir d'angoisse...La déposition d'un assassin de 12 ans qui aimait trop la chienne de son grand père.L'archétype de la nouvelle noire revisitéEXTRAIT- Pressez-vous, il faut y aller, c'est bon maintenant ?- Ça enregistre.- Et le son ?- C'est bon aussi.- Sébastien, tu es prêt ?- Oui.- Eh bien, comme je te l'ai déjà expliqué, tu vas me raconter ton histoire, la caméra va l'enregistrer une bonne fois pour toutes, comme ça tu n'auras pas à recommencer ultérieurement.- J'ai déjà dit tout.- Justement !Sa voix était encore haut perchée, une voix d'avant la puberté. Droit sur la chaise, avant-bras posés sur la table, le môme jeta un regard timide à l'objectif de la caméra.- Je ne vais pas t'interrompre, le moins possible en tout cas. Tu racontes le pourquoi-du-comment, simplement, avec tes mots à toi, pour faire comprendre ce qui est arrivé. D'accord ?- Oui.- Si tu veux faire une pause, tu le dis. On peut y aller ?- Oui.J'ignorais encore que j'allais entendre, proférée sur un ton détaché, la plus terrifiante déposition de ma carrière de policière. L'histoire d'un gamin, issu d'une famille ordinaire de cadres moyens habitant un lotissement neuf de Sotteville-lès-Rouen.A PROPOS DE L'AUTEURMax Obione s'est emparé du noir sur le tard afin de donner libre cours à son tempérament libertaire. Dans ses polars et ses nouvelles, ce jeune auteur tardif revisite les archétypes du genre. C'est un franc-tireur des lettres qui, se reposant du noir un temps, met du rose à sa palette. Sur le chemin de la littérature érotique, il commence à semer des cailloux libertins. Mais le noir demeure sa couleur de prédilection.
En fait, ça a commencé à cause de Bobbie. Bobbie, la chienne de Pépé.Quand ils ont mis Pépé à la maison de retraite, il a bien fallu qu'ils gardent la chienne. Ils avaient envie de s'en débarrasser, mais Pépé, avant de leur donner l'enveloppe chaque mois, pour les aider à payer la maison, demandait des nouvelles de sa Bobbie. Ils pouvaient pas mentir, ils savaient que j'aurais dit la vérité à Pépé. En fait, Bobbie, Pépé me l'a donnée pour ainsi dire.« Elle sent mauvais, elle est moche, un vrai boudin à pattes. » dit ma soeur. Mais la chienne m'aime bien, moi aussi, je l'aime bien. La grosse Bobbie, même vieille, tous les chiens du quartier lui sautent dessus quand elle a ses feux, ça n'arrête pas. Des fois, le père m'envoie dehors pour la retrouver, j'en fais des kilomètres pour la ramener ; après, elle est plus grosse encore, elle fait ses petits dans le garage derrière le congélo...