Le XVIIIe siècle avait largement aspiré à la mise en place d'un ordre européen qui aurait réduit guerres et conflits : il permettrait d'améliorer la condition de vie de tous et de réaliser les nombreux progrès dont, rêvaient les esprits des Lumières. Un vent de changement soufflait donc, mais qui relevait très clairement d'une pensée réformatrice. Les événements d'Amérique parurent à beaucoup constituer les prémices de ce monde nouveau.
L'ébranlement entraîné par la Révolution française fut d'une ampleur bien plus considérable. Mais, dans de nombreux États, les structures anciennes résistèrent, même si les conséquences de cet événement fondateur furent immenses. Aux bouleversements ponctuels qu'avaient jusque-là représenté les révoltes - ce moment de la vie des sociétés d'autrefois où le monde était « mis à l'envers » - s'ajoutèrent des ruptures d'une ampleur extrême qui suscitèrent d'ailleurs contre elles d'autres révoltes, comme le montre l'exemple de la Vendée.
Ainsi, la fin du XVIIIe siècle se définit comme un bouleversement de l'ordre du monde, que les contributions réunies ici essaient de faire comprendre.