"Photos de famille" est une trilogie des origines défaites sur plusieurs générations de morts et de vivants d'une famille algérienne se léguant ses drames, ses peines mais aussi ses amours et ses espoirs.
Le Narrateur, impliqué, tente, avec frénésie, de recoudre les liens distendus par les guerres, les répudiations, les jeux interdits des amantes, en réunissant dans un album dit « de famille », dans ses belles pochettes de cellophane, l'obsédante photographie aux bordures dentelées de son enfance; les bristols éparpillés du Soldat de l'Image, guerroyant sur les bords de la Rivière Noire et du Fleuve Rouge en pays Thaï pour les yeux noirs de l'irrésistible amante, Zaïna ; les clichés d'Aldji, Dji-Dji, l'épouse éplorée, au corps serpentin qui veille aux plis et aux replis des uniformes de ce même Soldat de l'Image devenu Officier de l'ALN mitraillé dans un mausolée.
D'autres images, celles-là des mots magiques et des légendes font revivre le Japonné de L'Amante, baroudeur des massifs forestiers de Fort National ayant survécu à quatre guerres : l'Indochine, la guerre de 54, la sédition armée de 63 et la décennie rouge ; il n'a pas rendu les armes de ses insurrections et il conduit une lutte implacable contre le parti unique et inique qui le courtise pour ses connaissances d'éleveur et dresseur de percnoptères d'Afrique qui, avec les corbeaux repus de poules blanches et noires de la multicentenaire Tazazraït, esprit féminin des sanctuaires, mènent le récit aux confins du fantastique.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Universitaire, romancier et critique littéraire,
Rachid Mokhtari a publié plusieurs essais dédiés à la littérature algérienne dont "La Graphie de l'Horreur" et "Le Nouveau souffle du roman algérien". Ses affinités électives l'ont également mené à consacrer des ouvrages à l'oeuvre de Mohammed Dib, Tahar Djaout, et à celle de Yamina Mechakra. "Photos de famille" est son roman le plus personnel.