"L'Enfer" nous plonge dans un univers etrange dès la première page. Un homme désabusé, las, blasé, echoue dans un hôtel de province, se vautre dans sa chambre. On sent qu'il n'a gout à rien, qu'il est fatigué de la vie, de l'amour. On ne sait rien de lui, ni son nom, juste son âge, la trentaine. Des bruits venant de la pièce d'à coté attirent son attention. Il se lève, intrigué, et remarque en hauteur, sous le plafond, un trou qui lui permet de voir dans la chambre voisine. Et c'est là qu'il regardera, plusieurs jours durant, avec une fascination qui va le detruire, tous les episodes possibles de la vie humaine. Sexe, plaisir, adultère, décès, accouchement, homosexualité, creation artistique, mensonges : rien ne nous est epargné. On devient voyeur par le prisme du héros qui reprend gout à la vie petit à petit, mais qui perd pied en même temps.
Le roman d'Henri Barbusse fait scandale à sa sortie en 1908, par sa modernité et son audace. Depuis, il est tombé dans l'oubli. "L'Enfer" reste un très beau moment de lecture. À decouvrir !