« Spiritualité » : un mot à succès qui traverse les frontières et les langues. Il détrône la « religion » et les traditions de « sagesse » des rayons de librairies. Il s'installe dans des domaines aussi divers que la santé, le travail social ou le management. La « spiritualité » séduit par son accessibilité et son ouverture : elle permet la rencontre des pratiques les plus exotiques avec des représentations issues des grandes traditions. Elle permet de parler de manière très personnelle de la transcendance, sous la forme d'une expérience qui ne peut que s'exprimer sur le registre de l'intime. Cette ouverture s'accompagne d'un certain flou : est-il possible de s'orienter dans le chaos des discours qui se réclament de la « spiritualité » ? Ce livre propose d'inverser la perspective : et si ce flou était un aspect crucial de ce qu'est la « spiritualité » ? L'indice que l'on a affaire ici à une réalité qui s'offre à une interprétation commune et ouverte.
Dans la perspective protestante assumée par l'auteur, cette ouverture est à mettre en lien avec l'événement fondamental de la foi chrétienne : la mort et la résurrection du Christ, comme mise en lumière de l'ouverture de la personne humaine à Dieu, de l'ouverture aux personnes entre elles, ainsi qu'aux autres vivants. Une ouverture qui demande à être interprétée toujours à neuf dans le concert de la pluralité des voix qui y trouvent un moyen pour s'exprimer.
Un livre original qui propose une définition rigoureuse d'un mot en vogue, et envisage ses chances et ses limites.